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Influxus : explorations, nouveaux objets, croisements des sciences - Influxus
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Fiche Auteur

Virginie Grandhomme

Virginie Grandhomme est sociologue. Diplômée de l'Université de Nantes elle consacre ces travaux de recherche à la question de l'engagement et, notamment, aux mécanismes qui permettent d'articuler les démarches individuelles entre elles pour produire une intention collective. Cette interrogation l'a conduisent à consacrer trois années de recherche à la pratique du graffiti et à ses adeptes et, plus récemment, à interroger les mobilisations collectives dites non-conventionnelles.
articles de Virginie Grandhomme

Discipline(s) du désordre. La pratique du graffiti au prisme de l’engagement

Les pratiques du graffiti et du street-art ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Aux discours médiatiques mal informés et, dans l’ensemble, mal intentionnés des premiers temps, a ainsi succédé celui plus intéressé des publicitaires et des marketeurs enclins à définir l’espace des goûts de la jeunesse en tant que cible commerciale. Tandis que les pouvoirs publics échafaudaient leur propre conception du phénomène, des pionniers [1] amassaient patiemment des témoignages sensibles de ces pratiques. Ces premiers éléments ont ensuite permis à des journalistes d’investigation et des chercheurs de s’emparer de façon moins dogmatique de ces objets d’étude sur la base d’une curiosité renouvelée. Récemment enfin, certains graffeurs et street-artistes sont passés du statut d’agents sociaux majoritairement « parlés » par d’autres à celui d’acteurs producteurs de leurs propres contenus [2]. Nous avons ainsi glissé en quarante ans d’un discours d’une extériorité aussi radicale que caricaturale, à l’évocation sensible d’une réalité vécue aussi foisonnante que difficile à partager du fait même de sa diversité. Si ce processus du « parlé » vers le « parlant » est indubitablement une marche vers la réalité de cette pratique et, plus encore vers le sens que lui accordent ses adeptes, qu’est-ce qu’un chercheur peut dire aujourd’hui du graffiti sans céder aux idées toutes faites qui circulent encore à son sujet et, surtout, sans paraphraser les graffeurs eux-mêmes ? Sans doute est-il encore plus important aujourd’hui qu’hier de préciser non seulement de quel point de vue on parle des graffitis et de leurs auteurs, mais encore dans quelle perspective on réfléchit à partir d’eux. Le parti pris de cet article est sociologique. Plus précisément, il sera attentif à la compréhension des mécanismes et des ressorts de l’engagement des peintres. L’activisme des graffeurs sera ainsi envisagé comme un cas typique...