Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
« Je me suis souvent demandé quelle serait mon attitude s’il m’arrivait d’être interrogé par un ethnologue ; aujourd’hui je n’hésite guère sur la réponse : je le mettrais à la porte sans autre forme de procès » !
(Emmanuel Terray, 1988, p. 42).
« Faire du terrain » en suivant le parcours des sentiments contrastés, est un exercice éprouvant dont je voudrais évoquer dans cet article la perspective d’une remise en cause, indépendamment du contenu scientifique des acquis du terrain, dans l’intérêt du travail ethnographique pratiqué sur un chantier qui mériterait d’être révisé.
J’aurai recours à mon expérience personnelle vécue, successivement, sur deux terrains dissemblables, le premier en Iran, le second en France, pour tenter de réaliser cette analyse contrastive dans ses dimensions affectives : en partant des circonstances où celles-ci peuvent naître, s’installer ou devenir peut-être l’enjeu des rapports réciproques entre « l’enquêteur » et les « enquêtés ». Car, lorsque nous ethnographes, ethnologues, anthropologues, prétendons « faire du terrain », nous posons-nous la question de savoir « qui fait quoi et pour quoi » ?
Cependant ce n’est pas une question facile à laquelle j’ai décidé de répondre, car il ne s’agit pas tant d’une ethnologie des émotions, que d’une analyse de ses propres émotions dans l’expérience ethnologique, ce qui requiert de dévoiler ses propres affects (donnés ou reçus) afin de les faire devenir objet de réflexion pour l’ethnologie. Soudière écrit : « Le terme “terrain” est générateur de culpabilisation ». Cette notion, je vais essayer de l’aborder en vivant ma première expérience de terrain, consciente qu’elle exigera de moi des révisions et des réponses à certaines questions qui nous préoccupent dans notre pratique du terrain, puisqu’il est attesté que nos tentatives et notre prétention à connaître l’autre nous perturbent bien plutôt en...