Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
Le hip-hop au Brésil, une culture des marges urbaines
Au Brésil, le hip-hop est associé à un espace urbain des plus stigmatisés : la periferia. Cet espace de la ville rappelle en effet certains aspects de la « banlieue française ». Considérée comme le lieu et l’origine de la violence urbaine, la periferia apparaît également comme une ville-autre. En outre, en plus de rassembler les populations les plus socialement défavorisées, elle serait, pour reprendre une terminologie de l’écologie urbaine, une zone moralement déviante. La periferia, c’est cet espace fantasmé, un terreau fertile à la création et au maintien de représentations négatives sur les populations pauvres qui composent la majorité de ses habitants. Mais encore, le terme même de periferia signifie bien plus que l’idée d’un lieu éloigné par rapport à un centre. Il porte une charge symbolique puissante en évoquant un lieu où les comportements différeraient des normes urbaines (Ailane, 2012).
Le hip-hop via sa relation essentielle à la periferia, évoque pour la majorité des Brésiliens un univers stylistique violent que les habitants des grandes villes brésiliennes associent généralement à l’insécurité ambiante. C’est une musicalité qui « dérange ». Elle est d’autant plus dérangeante que les descriptions des expériences urbaines de cette jeunesse populaire, réalisées notamment dans les chants rap, tranchent radicalement avec les contenus des expressions musicales festives et enjouées que l’on associe communément au Brésil (axé, samba, forró par exemple). Au Brésil, le hip-hop via exclusivement sa scène rap, reste une expression musicale à part, dans le sens où il n’a pas intégré de façon aussi profonde le marché du disque et du divertissement que son alter-ego de Rio, le funk carioca. A l’exception de quelques grands groupes nationalement reconnus (Racionais MC’s, Facção Central, MV Bill entre autres), la scène hip-hop...