Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
Cet article porte sur le football de rue à La Réunion. Il examine les ajustements identitaires effectués par de jeunes adultes de milieux populaires à l’occasion de parties de football informelles. Issus d’un environnement créole modeste, ceux-ci utilisent ces rencontres pour composer une figure statutaire de jeune adulte qui répond à la fois aux exigences des standards mondialisés et à ceux du monde créole dans lequel ils vivent. Si ces ajustements se réalisent grâce à l’« universalité » du football et à la plasticité de sa forme auto-organisée, ils se produisent aussi grâce à une transformation de l’urbanité réunionnaise, les villes, à partir des années 2000, ayant installé dans certains de leurs quartiers des mini terrains de football en libre accès. Ces espaces ludo-sportifs ont institué de nouvelles sociabilités footballistiques et ont ainsi offert aux jeunes adultes des supports supplémentaires d’expression identitaire [1].
Ce texte s’appuie sur une enquête ethnographique de deux ans, menée de 2003 à 2004, au cours de laquelle nous avons suivi un groupe de jeunes qui se réunissait tous les dimanches matins pour jouer au football sur les mini terrains en gazon synthétique laissés en libre accès par la ville de Saint-Louis. Nous avons participé à cinquante-huit rencontres qui ont donné lieu à un patient travail d’observation (les faits étaient régulièrement consignés dans un journal de bord) et d’enregistrement des conversations informelles d’avant match et d’après match (n = 51). Ces données furent complétées par des entretiens individuels avec les joueurs (n = 20).
L’objet initial de cette recherche ayant été d’observer les négociations et les ajustements effectués par ces jeunes pour accéder à un temps pour soi et venir à la partie de football (Cubizolles, 2007, 2010). Le recueil de données ne s’est pas exclusivement concentré sur le jeu et les éléments qui l’organisent. Il...