Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
Skateboarding should be a crime
A-t-on tous bien en tête cette scène de « Kids » de Larry Clark (1995), le film le plus dur sur la condition de jeune urbain vers la fin du siècle dernier, en particulier les skaters violents et atteints du sida par pure indifférence à la vie, cette scène dans laquelle une bande de riders skatant vaguement dans un parc public, finissent par massacrer à l’aide de leurs planches un afro-américain de classe moyenne, sans que rien n’ait spécialement préparé le spectateur à une séquence de pure violence urbaine ? Il s’agit là, à mon avis, de l’apogée de cette rencontre à l’origine assez improbable entre les mondes du skate, le désespoir no future du punk et la violence ordinaire des grandes métropoles au tournant des 20 et 21èmes siècles. Jusque là, même si les épisodes violents dans lesquels des skaters étaient impliqués ne manquaient pas, leur irruption dans la narration branchée du cinéma underground, via le travail d’un director certes fasciné depuis toujours par les attributs de la jeunesse violente (on pense au travail de Clark, cette fois-ci photographe, sur les jeunes « marginaux » de Tulsa en 1971), me semble dater de ce film là. A partir de « Kids », nul ne sera plus sensé ignorer que le skateboarding, le punk, la violence et les espaces publics de la grande ville contemporaine, une fois mis ensemble par des groupes de jeunes, ne tardent pas à être considérés comme la source de sérieux problèmes publics, ces jeunes comme les espaces dont ils pratiquent l’usure.
Depuis la sortie de ce film, les skaters ont oscillé entre une image cool (mais pas hypercool [1]) de surfers des villes (les longboarders en particulier) et celle de punks agressifs hantant hâtivement les ruines et les dépotoirs de la rêverie américaine effilochée des suburbs. Là - même si une partie non négligeable du monde du skate a vendu son corps à la société du spectacle et à l’industrie du sport -...