Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
Les pratiques du graffiti et du street-art ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Aux discours médiatiques mal informés et, dans l’ensemble, mal intentionnés des premiers temps, a ainsi succédé celui plus intéressé des publicitaires et des marketeurs enclins à définir l’espace des goûts de la jeunesse en tant que cible commerciale. Tandis que les pouvoirs publics échafaudaient leur propre conception du phénomène, des pionniers [1] amassaient patiemment des témoignages sensibles de ces pratiques. Ces premiers éléments ont ensuite permis à des journalistes d’investigation et des chercheurs de s’emparer de façon moins dogmatique de ces objets d’étude sur la base d’une curiosité renouvelée. Récemment enfin, certains graffeurs et street-artistes sont passés du statut d’agents sociaux majoritairement « parlés » par d’autres à celui d’acteurs producteurs de leurs propres contenus [2]. Nous avons ainsi glissé en quarante ans d’un discours d’une extériorité aussi radicale que caricaturale, à l’évocation sensible d’une réalité vécue aussi foisonnante que difficile à partager du fait même de sa diversité. Si ce processus du « parlé » vers le « parlant » est indubitablement une marche vers la réalité de cette pratique et, plus encore vers le sens que lui accordent ses adeptes, qu’est-ce qu’un chercheur peut dire aujourd’hui du graffiti sans céder aux idées toutes faites qui circulent encore à son sujet et, surtout, sans paraphraser les graffeurs eux-mêmes ? Sans doute est-il encore plus important aujourd’hui qu’hier de préciser non seulement de quel point de vue on parle des graffitis et de leurs auteurs, mais encore dans quelle perspective on réfléchit à partir d’eux. Le parti pris de cet article est sociologique. Plus précisément, il sera attentif à la compréhension des mécanismes et des ressorts de l’engagement des peintres. L’activisme des graffeurs sera ainsi envisagé comme un cas typique...