Titre | Articles | Auteurs |
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Logique et Interaction : vers une Géométrie de la Cognition | 14 | Jean-Yves Heurtebise, Albert Burroni, Antonio Mosca, Sébastien Poinat, Franck Varenne , Roberto Finelli, Pierre Livet, Jean Lassègue, Giuseppe Longo, Simona Ronchi Della Rocca, Thierry Paul. |
De l’oeil au regard | 4 | Julie Alev Dilmaç, Sabine Dizel Perret, Elisa Baitelli, Véronique Mérieux. |
Le chercheur face aux émotions | 9 | Véronique Dassié, Manon Istasse, Virginie Valentin, Nasser Tafferant, Thierry Berquière, Dolores Martin-Moruno, Patrick Laviolette, Sepideh Parsapajouh, Céline Verguet. |
Jeunesse et appropriation de l’espace public | 9 | Claire Calogirou, Sofiane Ailane, Florian Lebreton, Christophe Gibout, Yves Pedrazzini, Sylvain Cubizolles, Virginie Grandhomme, Sophie Valiergue. |
En 1921, Marcel Mauss, dont on sait combien il a été un précurseur dans de nombreux champs socio-anthropologiques, rédigeait « L’expression obligatoire des sentiments », premier article en science sociale faisant état de la dimension sociale des émotions et de la ritualisation des usages du corps qui y sont liées. L’anthropologue invitait à voir les sentiments comme « non pas des phénomènes exclusivement psychologiques, ou physiologiques, mais des phénomènes sociaux, marqués éminemment du signe de la non-spontanéité, et de l’obligation la plus parfaite » (Mauss 1968, p. 81). Ce parti-pris allait alors à l’encontre des perspectives freudiennes selon lesquelles « les résidus d’expériences émotives » (Freud 1966, p. 15) constitueraient un ressort fondamental de la vie psychique et par conséquent une voie d’accès à la compréhension du comportement individuel. Dès 1909, Freud avait en effet établi un lien de causalité entre les désordres psycho-physiologiques et les événements qui marquent l’histoire personnelle d’une empreinte affective [1]. Les réflexions de Mauss n’ont toutefois eu que peu de prolongements durant cette première moitié du XXe siècle. Il fallut attendre les années 1950 pour que les émotions refassent peu à peu surface dans les questionnements des sciences sociales avant de conduire à l’explosion éditoriale que l’on voit aujourd’hui.
Les émotions sont pourtant au cœur de toute rencontre avec autrui et le principe d’enquête de terrain proposé par l’ethnologie y a d’emblée confrontée les chercheurs en posture d’observation des autres. Dans son journal de bord, Malinowski a ainsi dès les années 1920 rendu compte de son empathie mais aussi du dégoût et des angoisses ressentis lors de son séjour auprès des Trobriandais. La publication posthume de ce témoignage (Malinowski, 1967) a néanmoins causé la stupeur de la communauté scientifique. Rendre publique les émotions du...