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Influxus : explorations, nouveaux objets, croisements des sciences - Influxus
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Fiche Auteur

Sabine Dizel Perret

sadibidules

sadibidules [chez] gmail.com

Sabine Dizel est docteure en Arts et sciences de l’art, spécialité Arts plastiques (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Sa thèse, Une rêverie photoélectrique. Sténopé et saisie numérique (2010), est publiée par l’ANRT. Elle est diplômée des Arts Décoratifs ; elle a longtemps exercé aux Beaux-arts de Paris, coordonnant l’enseignement technique de la photographie au sein du Pôle Numérique. Ses expérimentations avec sténopés, qui donnent lieu à des expositions régulières, alimentent et sont alimentées par ses recherches théoriques sur le sujet. Elle est secrétaire du French Pinhole Center.
articles de Sabine Dizel Perret

Aux marges du visible, une pratique de la sténopéphotographie

Cette recherche prend appui sur une pratique de la sténopéphotographie prise dans sa singularité – celle de l’auteur. L’accent y est mis sur des manifestations visuelles marginales qui permettent d’interroger la vision, le regard, à partir de phénomènes discrets, périphériques, en dehors du champ central de la vision, là où l’image est la plus nette, la mieux informée, se décentrant, déplaçant l’attention vers les bords, à la marge de ce que l’observation tient habituellement pour important : accepter le flou et l’indéterminé pour laisser venir à soi une autre forme de vision, au péril de l’informe, au risque de se perdre dans l’image autant pour l’opérateur que pour l’observateur.

Comment dire l’invisible ? Comment exprimer d’infimes sensations visuelles ? Comment faire droit à des manifestations à la marge de la vision ?

Aux marges du visible, la sténopéphotographie, photographie pratiquée avec une simple boîte noire (une camera obscura) percée d’un trou minuscule en guise d’objectif (un sténopé), nous porte ici à questionner la vision, entre vision humaine et vision appareillée. Cette réflexion s’appuie sur une expérimentation autour du visible, s’inscrit dans le cadre d’une démarche artistique dans laquelle la sténopéphotographie s’attache aux impressions visuelles de l’opérateur. La démarche s’appuie sur l’expérimentation, se nourrit d’aléas susceptibles de perturber, de questionner la pratique photographique. Le parti pris est le suivant : la ressemblance avec le sujet photographié n’est plus de mise : ce sont les accidents du dispositif qui retiennent notre attention. Dans un tel contexte, la sténopéphotographie avec ses images parfois très brouillées, à peine lisibles, dissemblables du sujet photographié, semble n’être plus qu’à elle-même, mettant en avant le dispositif employé - essentiellement par ses faiblesses - dans les imperfections de formation de...