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Influxus : explorations, nouveaux objets, croisements des sciences - Influxus
explorations - nouveaux objets - croisements des sciences
Fiche Auteur

Jean Lassègue

CNRS UMR 8178
Institut Marcel Mauss
EHESS-LIAS
190-198 avenue de France
75244 Paris cedex 13
France

Page auteur

jean [chez] lassegue.net

Chargé de Recherche CNRS, ses recherches relèvent de ce qu’il est convenu d’appeler l’anthropologie philosophique et ont pour thème général l’étude des formes et activités symboliques dans la perspective proposée par Ernst Cassirer :
- Elles ont eu, dès le début, de fortes accointances avec l’informatique envisagée tout d’abord d’un point de vue épistémologique comme outil de modélisation puis comme nouvel objet anthropologique, réorganisant à la fois les savoirs et les pratiques, et modifiant le régime général des activités symboliques.
- Elles visent à constituer un appareil sémiotique pour l'étude des comportements symboliques.
- Elles visent à montrer comment il est possible d'articuler sciences de la détermination et sciences de l'interprétation au sein d'un même cadre sémiotique. Ses travaux se sont concentrés jusqu'à présent sur l'émergence et l'évolution de l'informatique entendue comme objet anthropologique, sur la phylogenèse du langage, sur la constitution de l'espace comme forme symbolique et sur l'émergence de la monnaie frappée en Grèce classique.
articles de Jean Lassègue

Le formalisme hilbertien est-il soluble dans la culture ?

1. L’attitude à l’égard du langage et la notion de « contexte culturel »

La représentation que nous nous faisons du rapport que nous entretenons avec les langues est habituellement une représentation utilitaire : que ce soient celles que chacun de nous parlons de façon immémoriale comme langue maternelle ou celles que nous employons plus ou moins facilement quand il s’agit de langues apprises au cours de la vie, les langues seraient avant tout des moyens utilisés en vue de fins pratiques qu’elles soient sociales (dialogues entre les humains) ou descriptives (caractérisation des objets). Généralement, dans le contexte des sciences exactes et des sciences de la nature, cette attitude utilitaire à l’égard des langues naturelles condamne à brève échéance leur usage : passé le premier moment pédagogique nécessaire pour rendre un concept accessible à celui qui en ignore tout, les langues naturelles auraient le défaut d’être irrémédiablement diverses, réfractaires à toute détermination univoque et sujettes à des évolutions incontrôlables. Bref, les langues naturelles seraient sinon toujours des obstacles à la connaissance proprement scientifique, du moins de simples auxiliaires pédagogiques, car elles seraient des instruments globalement inadaptés pour ce que les sciences cherchent à penser, à savoir les déterminations univoques des objets ou complexes d’objets. D’où aussi le fait qu’à côté des langues dites « naturelles » viendraient s’ajouter, à la suite d’efforts considérables, des langues « artificielles » pour pallier les défauts des premières : universelles, univoques et invariantes, les langues artificielles viseraient ce que les langues naturelles ne seraient pas parvenues à viser, à savoir une description universelle, univoque et invariante des objets de la nature.

Ce faisant, force est de reconnaître que les langues artificielles, en reprenant à leur compte mais par d’autres moyens la capacité descriptive des...